LE RAYON VERT

Le rayon vert est une légende, ou peut-être ne l’es t’elle pas. Je ne l’ai pour ma part jamais vu, pas encore, mais je crois qu’il existe ce rayon vert.
La légende dit qu’il apparaît au coucher de soleil, lorsqu’il finit son chemin derrière l’horizon. C’est la dernière lumière du couchant. Il y a alors un fin rayon vert qui apparaît soudainement et parcourt les mers et les plaines.
À la frontière du rêve, ce rayon ne se montrerait qu’aux âmes n’ayant pas perdu toute leur enfance, à ceux que l’espérance n’a pas encore abandonnés. Selon la légende écossaise, celui qui a été assez heureux pour voir ce rayon efface en lui toute illusion ou tout mensonge, il peut y voir clair dans son cœur et celui des autres. Une autre légende associe ce rayon comme le passage entre la terre des morts et celle des vivants. 

Ce livre s’essaye à une réinterprétation de ces légendes, pour en créer une fable initiatique qui s’apparente à un rite de passage.
Bercé par sa liberté, ses espérances, ses angoisses, sa solitude et ses doutes, le personnage du livre déambule dans un monde qu’il ne reconnaît plus.
Est-ce un rêve ou ses souvenirs ? Est ce vraiment un autre monde ?
À l’orée du fantastique, ce n’est pas les terres du nouveau monde qu’il le tracasse, mais ces terres à lui. Le paysage est alors seulement le reflet des émotions.

Ce projet de livre est encore en cour de travail et de réflexion. Ce qui est exposé sur cette page n’est qu’un échantillon de ce projet qui oscille entre la photographie et la poésie. 

Il était dans l’effroi
Dans les hautes terres,
désolé et austère
couraient les rougeurs d’automne
Dans la cible des vents
ils perdirent la vie
Seul les végétaux dansaient
et respiraient sans bruit
Les doutes soufflaient au zéphyr,
caressaient son visage,
un visage déjà bien froid

Il portait dans ce trou
tout le sale poid
Il cherchait l’air cristal
et laissa son corps s’abandonner
à la culpabilité, aux peurs, aux chagrins
Dans ce trou personne n’ose,
y deposer
larmes ou ivresses
Il se tu pour écouter,
son souffle et sa solitude